octobre 5, 2024

Comment fabrique-t-on un cigare? La réponse en Vidéo | Le Monde du Cigare

J’ai eu la chance d’assister cet après-midi à la fabrication de cigares par Señor Eulalio Montero Cairo, qui est actuellement en tournée dans toute la Suisse (c’est le cas deux fois par an). Il est Torcedor dans la Fabrique La Corona à Cuba.

Certaines marques de cigares on des fabriques en propre, mais parfois elles font appel à des fabriques comme « La Corona » pour sous-traiter et fournir des quantités supplémentaires. Dans ce cas elles leur fournissent les feuilles ainsi que la composition, mais ce ne sont pas forcément les torcedores habituels de la marque qui fabriquent le cigare. C’est pour cela que toutes les boites ne sont pas identiques, et un connaisseur habitué à une marque pourra s’étonner de ne pas retrouver exactement les caractéristiques de ses cigares habituels. Pour savoir ou a été roulé le cigare, il faut regarder le code sur la boite. Cependant, le représentant n’a pas su me dire comment tracer la boite a partir du code… (Si vous savez, laissez la réponse en commentaire!)

C’est donc une chance de pouvoir assister en direct à une fabrication de cigare, un spectacle que l’on ne voit habituellement qu’a Cuba!

Méthode de fabrication

Le torcedor commence par étaler devant lui, en les déroulant bien, 2 feuilles appelées sous cape. Ces feuilles serviront a enrouler le tabac au milieu du cigare. Il sélectionne ensuite 2 feuilles « ligero » qui donnent la puissance au cigare (cette feuille provient du sommet de la plante de tabac et capte donc les rayons du soleil, ce qui explique sa puissance), autour, une feuille « volado » pour la combustion du cigare, provenant du pied de la plante de tabac, et une feuille « seco » pour l’arôme, provenant du milieu de la plante et une feuille .Ensemble, ces feuilles constituent la tripe, c’est a dire le coeur du cigare. Les caractéristiques en force et arômes du cigare dépendent de la composition du cigare! Par exemple, certains cigares ne comportent qu’une demie feuille de ligero pour la puissance, le cigare est alors plus doux. De même en rajoutent une feuille seco on peut le rendre plus aromatique. Cette composition dépend de la marque, c’est en quelque sorte la « recette » du cigare, appelée la « liga ». De plus toutes les meilleures feuilles provient du même endroit à Cuba: La Vuelta Abajo. Combinaison du terroir, du type de sol et des condition météorologiques, on considère que cette région produit le meilleur tabac du monde. Les fabriques sélectionnent ensuite les feuilles de tabac qui répondent a leurs standard de qualités. Il n’y a donc pas de différence de provenance (pour les Cubains) entre un Partagas et un Cohiba.

Le torcedor coupe ensuite les feuilles de tripe, puis les serre et les enroule dans les feuilles de sous cape de manière à former un cylindre, qui sera l’ébauche du cigare. Il doit faire attention à ne pas vriller les feuilles de tabac lorsque le cigare est roulé, sinon il tirera mal. Il coupe les feuille dépassant pour obtient une extrémité nette, puis avec un outil coupant appelé « chaveta », coupe les bords du cigare pour arrondir : ce sera la tête du cigare.

Le torcedor découpe ensuite la feuille de cape, qui est une feuille très fine, soyeuse (conservée dans un torchon humide dans cette vidéo). La découpe des bords doit être bien nette, car c’est la feuille qui se verra à l’extérieur du cigare. Il enroule le cigare dans cette feuille, puis colle l’extrémité avec un peu de résine végétale.

La finalisation de la tête du cigare se fait en 2 temps: le torcedor enroule un petit morceau de feuille de cape autour de la tête, comme un petit cône, afin de cacher la tripe. Il place également devant lui un morceau de cape dans lequel il découpe un petit rond qu’il enduit de résine. Il colle ensuite ce rond à l’extrémité du cigare, pour donner une finition parfaite à la tête du cigare, puis coupe le pied du cigare pour avoir une taille adaptée au module.

Le cigare ainsi fraichement roulé est à consommer de suite, ou sinon attendre 10 jours, car un processus de fermentation va s’amorcer: les arômes vont s’homogénéiser dans le cigare.

J’ai pris 2 cigares au torcedor, pour 20CHF soit 16€. Ils correspondent a peu près à des Cohiba Robusto en composition (mais sans la bague ni le tube :p) qui se vendent plus du double dans le commerce!